Hommage à Agnès Varda
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Article N°22463

Hommage à Agnès Varda

Agnès Varda nous a quittés ce matin. Immense cinéaste, photographe et plasticienne, elle va terriblement manquer à la création française.

Elle était si libre, si espiègle même, qu’on pensait qu’elle promènerait encore longtemps sa caméra tendre et curieuse sur les choses et sur les êtres. On pensait qu’elle continuerait d’apparaître, fragile, comme surprise d’être là, avec sa figure singulière et sa coupe au bol bicolore – racines blanches et pointes rousses – sur les plages et dans les villages de France qu’elle aimait tant filmer.

D’abord photographe pour le Festival d’Avignon puis pour le Théâtre national populaire de Villeurbanne, elle réalise son premier film, La Pointe courte, en 1955. Trois ans avant sa rencontre avec Jacques Demy qui deviendra son époux, quatre ans avant Les 400 coups de François Truffaut et cinq avant A bout de souffle de Jean-Luc Godard, le film annonçait déjà la Nouvelle Vague, inaugurait une nouvelle manière de faire du cinéma. Tourné en décors naturels, avec très peu de moyens, un matériel léger, une prise de son directe, il s’affranchissait des codes de production traditionnels. 

Au cours des 65 années suivantes, elle a creusé ce sillon cinématographique pionnier, singulier, fait de documentaires et de fictions, d’engagements et de fantaisie, de vérité et de poésie.

Parmi ses œuvres de fiction, on se souvient notamment de Cléo de 5 à 7 pour sa temporalité particulière, le film suivant en temps réel l’errance angoissée d’une jeune femme qui, dans l’attente de résultats médicaux, craint d’être malade et croit vivre ses derniers moments. En se servant de la densité du temps, la cinéaste collait au plus près du réel et de la vérité des êtres. Au-delà de ses expérimentations cinématographiques les plus novatrices, Agnès Varda avait à cœur de donner droit d’écran aux plus démunis, comme Sans toit ni loi qui suit une sans-abri dans son vagabondage et qui, bientôt vaincue par la faim et le froid, meurt dans la solitude et l’indifférence. 

Ses documentaires témoignent, eux, de la curiosité insatiable d’une femme que le monde et les hommes n’ont jamais cessé d’étonner. L’un des plus connus est peut-être Les Glaneurs et la glaneuse qui s’intéresse à ceux qui, par nécessité économique ou convictions écologiques, à la ville ou dans les champs, après les récoltes ou à la fin des marchés, récupèrent ce qui reste.
Caméra à la main, Agnès Varda était cette glaneuse qui grappillait partout des images du monde, révélait l’intérêt de ce qui n’attirait pas l’attention, dévoilait la beauté de ce qui avait pu paraitre morne ou laid.

Elle nous ouvrait les yeux, renversait nos regards, nous réapprenait à voir. C’est le don que nous font les plus grands cinéastes.

Le Président de la République adresse ses condoléances attristées à sa famille, à tous ses proches et au monde du cinéma.

SERVICE DE PRESSE ET VEILLE DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

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