Energy Observer a rejoint le Spitzberg en Arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Une première mondiale ! @energy_observer @VicErussard #Hydrogene
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Article N°23015

Energy Observer a rejoint le Spitzberg en Arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Une première mondiale ! @energy_observer @VicErussard #Hydrogene

Après 5700 km parcourus depuis Saint-Pétersbourg dans des conditions climatiques défavorables et en autonomie énergétique totale, Energy Observer est arrivé ce Samedi 10 août les îles du Spitzberg à 78° de latitude nord dans l’archipel du Svalbard (Norvège) considéré par la communauté scientifique comme l’épicentre, le "Ground Zero", du changement climatique. Pour l’équipage d’Energy Observer, cette escale est sans doute la plus symbolique de son Odyssée en Europe du Nord.
 

Prouver qu’il est possible de naviguer en totale autonomie, dans des conditions extrêmes en puisant son énergie dans la nature et sans aucun impact écologique.

Depuis le début de l’aventure, l’équipe Energy Observer avait rêvé de relever ce challenge : Rallier l’Arctique en totale autonomie énergétique, sans émissions de CO2, sans particules fines et sans pollution sonore qui puisse perturber les écosystèmes, en harmonie complète avec la nature. Ils l’ont fait ! L’équipage composé de marins, d’ingénieurs et de reporters embarqués peut être fier du chemin parcouru depuis avril 2017 et de cette nouvelle étape !

Rejoindre cette zone qui subit de plein fouet les conséquences du changement climatique uniquement grâce aux énergies renouvelables et à l'hydrogène décarboné constitue un symbole fort : il est aujourd’hui possible de développer une mobilité respectueuse de l’environnement, et ce même dans des conditions météorologiques extrêmes.



 


Victorien Erussard, Capitaine d’Energy Observer :

« Nous avons navigué jusqu’au Spitzberg depuis la Russie en autonomie énergétique totale et démontré que notre mix énergétique constitue le futur non seulement du transport maritime, mais préfigure les nouveaux réseaux énergétiques développés à terre. De plus, dans une région si éloignée et pourtant profondément impactée par le changement climatique, c’est un symbole fort d'arriver avec ce navire sans aucun moteur thermique, sans utilisation de diesel contrairement à tous les autres navires, voiliers compris.  Il est urgent d’agir sur tous les fronts ! On ne peut plus attendre, les prochains mois vont être cruciaux. Nous voulons vraiment montrer que nos ressources ne sont pas illimitées et qu’il faut coopérer avec la nature intelligemment comme on le fait avec notre bateau : on produit ce que l’on consomme, on va à la vitesse que les ENR nous permettent d’atteindre ! »


 

Le Spitzberg, épicentre du changement climatique : un symbole fort pour une prise de conscience collective

En moins de 20 ans, l’Arctique a perdu 1,6 million de kilomètres carrés de glace. Cette fonte des glaces qui s’accélère a des conséquences pour l’écosystème local, mais aussi pour le reste du globe, à court, moyen et long terme.
 

Jérôme Delafosse, Chef d’expédition :  

« Atteindre l’Arctique grâce aux énergies renouvelables et à l’hydrogène pouvait sembler irréalisable mais nous l’avons fait. Au-delà du challenge technologique, c’est un message politique que nous souhaitons transmettre. Le Spitzberg représente le ground zero, l’épicentre du changement climatique, c’est là que l’on constate de manière la plus évidente les effets dévastateurs de l’humanité sur le climat et la biodiversité. Nous voulions prouver que si on peut naviguer en milieu extrême grâce à ce navire, demain tout le monde pourra vivre grâce aux ENR et nous aurons un vrai levier pour transformer le mondeC’est vrai, nous sommes les premiers à accomplir cet exploit, mais il ne s’agit pas là d’une compétition, nous apportons notre pierre à l’édifice pour sensibiliser citoyens, décideurs et industriels à l’urgence absolue de réconcilier l’homme et la nature. Les décisions que nous prendrons dans les années à venir auront un impact sur les prochains millénaires ».

 

"Nous le savons, le temps presse. Le rapport du GIEC parut l’an dernier est sans appel : il nous reste très peu de temps pour opérer une transition écologique durable. A l'aube de la COP 25, dont le but est de relancer les objectifs fixés par l'Accord de Paris en 2015, il faut accélérer le mouvement (certains scientifiques parlent de 18 mois). Nos émissions de CO2 doivent être réduites de 45% d’ici à 2030, si nous voulons contenir une hausse des températures à 1,5°C dans le scénario le plus optimiste du rapport. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a aussi alerté sur l’extrême urgence de la situation en septembre 2018 : « Chaque jour où nous ne parvenons pas à agir est un jour où nous nous rapprochons un peu du destin qu'aucun d'entre nous ne souhaite - un destin qui résonnera à travers les générations dans les dommages causés à l'humanité et à la vie sur Terre ».

Se rendre au Spitzberg est pour l’équipe Energy Observer une mission capitale de sensibilisation auprès du grand public, et un appel à agir ! Elle compte bien documenter cette expérience à travers un documentaire évènementiel sur Canal +, une web série et des rencontres avec des spécialistes et des pionniers de la transition écologique.

Sur leur chemin, l’équipe a également croisé Bjornoya, l’Ile aux Ours, et ses falaises vertigineuses de plus de 450 mètres de hauteur, refuges pour des dizaines de milliers d’oiseaux, paradis perdu au cœur de la mer de Barents. Elle a également observé des baleines à bosse et des dauphins à bec blanc, mais aussi des déchets plastiques en mer et sur les côtes.

                 L'île aux Ours © Energy Observer - Julien Voigt

Ce voyage a également pour but de renforcer le rôle d’Energy Observer comme accélérateur de la recherche et du développement en testant en conditions extrêmes des technologies innovantes.
Au cours de cette traversée depuis Saint-Pétersbourg, l’équipage et les ingénieurs ont beaucoup travaillé sur les ailes de propulsion éoliennes Oceanwings®. Ces ailes testées pour la première fois sur un navire de cette dimension, ont pu être optimisées grâce au retour d’expérience des navigations avec des conditions météorologiques complexes : peu de soleil, fort vent de face, grains, mer contraire…

Marin Jarry, Directeur d’armement et capitaine en second : « Le défi de la dernière phase de navigation, de 600 milles nautiques entre Tromso et Longyearbyen, a été de valider le bon fonctionnement des ailes et de pousser le bateau et toute la chaîne énergétique dans ses retranchements dans des conditions très rudes ! Un vrai jeu de stratégie avec des vents qui tournent, un ensoleillement très faible, des courants changeants ».

Ces réglages et ces optimisations significatifs du système se sont déroulés en plusieurs phases :

En mer Baltique, les ailes ont connu des problèmes de jeunesse avec des conditions de forts vents contraires. En mer de Norvège, le système a été mis à jour avec la CNIM et VPLP sur un mode dégradé de l’aile bâbord entraînant une gestion manuelle de leurs réglages. Enfin, dans l’océan glacial arctique, le système a encore évolué (codeurs, débug des capteurs, évolution du logiciel…) pour une utilisation optimisée pendant cette grande traversée.

Ainsi, Energy Observer poursuit plus que jamais son rôle de catalyseur R&D et continue de participer au déploiement de systèmes innovants, efficients pour la navigation et notamment le transport maritime.

L’hydrogène a de nouveau joué son rôle clef pour pallier l’intermittence des ENR. D’autant plus sous des latitudes hautes où le soleil est plus bas et où le froid nécessite une gestion encore plus précise des dépenses énergétiques et de la vie à bord.

Bilan énergétique (on le produit ce soir pour demain matin)
 

Hugo Devedeux, ingénieur systèmes : « Cela a été une de nos plus grandes traversées. Dans des eaux à 5°C, il a fallu tirer parti de chaque brique technologique. Cela constitue une réelle première que de tester les systèmes dans des conditions si froides et de gérer les dépenses énergétiques pour la vie à bord et la propulsion ».

Energy Observer poursuit sa double mission de laboratoire des clean tech tout en témoignant de l’urgence climatique, en tant que premier Ambassadeur français des objectifs de développement durable fixés par l’ONU à l’agenda 2030. Cette arrivée au Spitzberg est une vraie première technologique, mais aussi le point d’orgue de trois années et 15 000 milles nautiques de navigation autour de l’Europe.

   

Energy Observer

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