Le Dali noir, d’Yves Carchon
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Article N°22375

Le Dali noir, d’Yves Carchon

Autant dire tout de suite que Le Dali noir vaut le détour. Ce livre alpague et nous prend par le col...

Après Riquet m’a tuer et Les vieux démons, Yves Carchon reprend la plume pour notre plus grand plaisir. On retrouve son style affûté, une certaine désinvolture à mener son intrigue et bien sûr son privé Fragoni qui, cette fois-là, se trouve catapulté dans ce que fut le Montparnasse des années 1920 et le Paris des années folles, où les grands peintres comme Picasso, Matisse, Dali… inventèrent l’art moderne.
Dernier témoin de cette période : une vieille dame, Flora Zolan, muse et maîtresse de ces monstres sacrés… Vivant, soixante-dix ans plus tard, dans une maison de retraite à Collioure, elle fait appel à Fragoni pour retrouver une toile qu’on lui a dérobé… S’ensuit une enquête rondement menée en Catalogne du Nord, haute en péripéties et riche en personnages bien campés comme notre auteur sait seul les concocter. Au fil de l’enquête, Fragoni va devoir retrouver le tableau dérobé, mais aussi regarder dans les yeux son douloureux passé…

Autant dire tout de suite que Le Dali noir vaut le détour. Ce livre alpague et nous prend par le col. Sur un schéma assez classique (un vol, une enquête menant à la découverte du voleur), l’auteur tisse une intrigue très serrée qui ne lâche plus le lecteur. Les rares digressions sont au service de l’intrigue et lui donnent un substrat qui l’éclaire, tout en proposant des développements pittoresques, historiques et parfois symboliques : le passé de Flora dans le Montparnasse des années 20, qui engage celui des parents de l’enquêteur, ce qui n’est pas sans interférer sur sa façon de mener l’enquête ; le thème de la spoliation des Juifs pendant la Guerre ; le rôle de la Catalogne ; une dimension ésotérique s’ajoute à la quête de l’objet volé et justifie le titre du roman… Il faut mentionner une petite touche poétique, avec la présence, en pointillés, de la petite Flora, qui vient mettre son grain de sel dans le « mystère » qui habite l’ensemble de l’histoire…
Un polar est réellement prenant lorsqu’il offre une autre dimension que purement factuelle : sociale confinant parfois au tragique (Jonquet, Manchette…), historique ou humaine (Mickaël Connoly...), à quoi peut s’ajouter une forte signification symbolique (les Millenium).
A cet égard, Le Dali noir qui rend hommage au cryptogramme cher à Poe, à Jules Verne et Doyle, me semble s’apparenter, d’une manière notoire et réellement originale, à ce qu'on a appelé le néo-polar français.
A lire, sans retenue.
Une fois de plus, avec un tel auteur, vous ne saurez être déçu !


Le Dali noir, Editions Cairn, 240 pages, 9,50 €

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