50ème Edition de La Solitaire URGO LE FIGARO: Des Bleus en verve et Les Jedi de La Solitaire @LaSolitaire_50e
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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | Solitaire URGO - LE FIGARO 2019  Vu 86445 fois
Article N°22778

50ème Edition de La Solitaire URGO LE FIGARO: Des Bleus en verve et Les Jedi de La Solitaire @LaSolitaire_50e

Ils sont douze nouveaux venus, dont deux femmes. Des novices de La Solitaire URGO Le Figaro, mais certainement pas de la régate ou même de la course au large. Certains auront même la capacité de bousculer la hiérarchie des habitués du format de cette épreuve courue au cumul des temps de quatre étapes, car avec l’apparition d’un nouveau support, certaines méthodologies risquent d’être mises en ballotage !

Ils sont quatre à avoir dépassé les cinquante ans pour ce cinquantième anniversaire de La Solitaire URGO Le Figaro : certains comme Loïck Peyron et Alain Gautier ont commencé dès 1980 à l’époque des half-tonners, un autre (Michel Desjoyeaux) s’est remis en cause plusieurs fois et par trois fois avec succès, un dernier (Gildas Morvan) cumule le plus grand nombre de participations à la course.

Qui aurait imaginé qu’un « novice » allait s’imposer sur une manche en solitaire lors de la Solo Maître CoQ tel Achille Nebout, aussi troisième de la Sardinha Cup aux côtés de Xavier Macaire ? Qui aurait pensé qu’un « bleu » finirait quatrième au classement général de cette même course comme Benjamin Schwartz ? Qui aurait mis aux avant-postes un Loïs Berrehar, deuxième de la Sardinha Cup avec Thomas Rouxel et quatrième en solitaire lors de la Solo Concarneau, qui n’a qu’une seule expérience de la course ? Bref la génération montante d’une trentaine d’années cumule dans l’ensemble un fort beau palmarès individuel.

De tous les horizons
 
Certains ont ainsi participé, qui à la Volvo Ocean Race (Sébastien Marsset), qui à la Transat Jacques Vabre (Tom Laperche), qui à la Mini Transat (Clarisse Crémer, Alberto Bona, Henri Leménicier), qui la Normandy Cup et la Route du Rhum en Class40’ (Robin Marais), qui à des campagnes pré-olympiques (Cassandre Blandin), qui à la Pacific Cup pour tester parmi les premiers le Figaro Bénéteau 3 au grand large (Matthieu Damerval), qui au Tour de France à la Voile (Achille Nebout), qui au Tour des îles britanniques (Benjamin Schwartz), qui au Vendée Globe (Conrad Colman), qui à des championnats monotypes (Clément Commagnac)… 

Bref, les spécialistes du circuit Figaro ont de quoi surveiller non seulement leurs arrières, mais aussi leurs côtés voire la ligne d’horizon devant leur étrave. Car cette nouvelle génération ne se pose pas les mêmes questions que leurs anciens, trop souvent en proie au doute dans leur jeunesse, trop souvent focalisés sur les fantasmagoriques images de leurs aînés, trop souvent bloqués dans leur initiative par les mandarins du panurgisme. Avec l’apparition de ce Figaro Bénéteau 3 aux performances améliorées, mais surtout au comportement totalement différent de son prédécesseur, avec le paramètre d’appendices (safrans, quille, foils) beaucoup plus fins donc beaucoup plus sensibles aux réglages, avec l’ajout d’une voile (gennaker) qui bouleverse les abaques de manœuvre, avec l’absence de tangon au profit d’un bout dehors pour porter jusqu’à 120 m2 de toile…

Certes l’habitude prise par les « bizuths » de se concentrer sur le résultat de leur groupe et non sur le score général, pourrait piper les dés en privilégiant la sécurité d’une zone de confort médiane plutôt qu’un coup d’éclat comme furent en leur temps ceux de Philippe Poupon, Laurent Bourgnon, Marc Emig, Franck Cammas, Charles Caudrelier, Jean-Luc Nélias, Morgan Lagravière… Cette cinquantième édition de La Solitaire URGO Le Figaro ne serait-elle pas l’occasion de chambouler les attitudes ? La célèbre course en solitaire est certes addictive mais elle ne doit pas devenir une accoutumance : cent fois sur le métier remettez votre ouvrage…


Ils ont dit




Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir)
« Il se trouve que mon grand-père a participé à une des premières courses de l’Aurore, mon père a couru La Solitaire plusieurs fois autour de la 25ème édition : je suis très heureux de participer à un événement qui m’a longtemps fait rêver. Je n’ai que 21 ans mais j’ai pas mal navigué au large et sur de gros bateaux avec Laurent Bourgnon ou Thomas Coville. J’ai fait la Transat Jacques Vabre l’an dernier en Class 40 qui m’a beaucoup appris. Même si je n’ai jamais fait plus de 500 milles en solo, je pense savoir m’adapter. Le problème sur cette course, ça va être de trouver le bon rythme, d’être dans le coup dans tous les domaines. Je suis plutôt calme. Je peux craquer mais assez tard. On verra à la fin de la première étape ! »







Clarisse Crémer
 (Everial)
« J’ai un peu d’appréhension car c’est un gros défi sportif, ne serait-ce que de finir chaque étape sans tout casser et de rester dans le paquet. Par rapport à certains, j’ai l’expérience du large dans la durée, donc je n’ai pas d’angoisse sur la capacité à me gérer. Mais j’ai l’impression que le classement des nouveaux va être encore plus dur que le classement général cette année... Il y a beaucoup de très bons marins, qui ont fait de belles perfs en avant saison. Si j’arrive à faire un podium « bizuth » sur une ou deux étapes, ce sera déjà pas mal. De toutes façons, je ne fais pas trop de plans sur la comète. En plus, je n’aime pas les départs. Ma spécialité, c’est de partir dernière et de cravacher pour remonter ensuite ! Donc il me tarde d’être au large et on verra bien ! »








 

Sébastien Marsset (Handicap Agir Ensemble)
« Ce que j’aime bien dans la voile, c’est qu’à chaque fois que tu changes de support, du Mini-Transat au maxi-trimaran, de la Volvo Ocean Race au Moth à foil, du GC32 au match-race, tu dois te remettre en question. La Route du Rhum en Class40’ m’a bien plu l’hiver dernier comme initiation à la navigation en solitaire, et j’ai eu envie de continuer. Et le plus judicieux s’est avéré être La Solitaire URGO Le Figaro ! Alors je ne viens pas pour scorer au général, mais le classement « bizuth » est un objectif déjà élevé : il y a du niveau… »








C’est incontestablement le plus beau et le plus étoffé des plateaux de coureurs proposés depuis la création de La Solitaire : 47 skippers dont certains cumulent trois victoires, d’autres deux ou une, d’autres des victoires d’étape, d’autres enfin de moult participations ou des résultats flatteurs dans d’autres séries, du dériveur olympique au tour du monde. Et même si certains d’entre eux ont déjà démontré lors des trois courses d’avant-saison qu’ils avaient trouvé « les manettes » de ce nouveau support que tous s’accordent à dire encore à déchiffrer, au moins la moitié de ce panel de talents peut prétendre au podium final.

Et avec ce Figaro Bénéteau 3 aux performances nettement en hausse dans certaines conditions, particulièrement lorsque les foils offrent encore plus de puissance, les afficionados ont vu s’inscrire de jeunes espoirs venus de la Mini-Transat, de la régate monotype ou de la voile légère, mais aussi les « sages » de la course au large. Et justement ce quatuor de quinquagénaires cumule à lui seul 54 participations ! Et quatre victoires au général ! Et 21 victoires d’étape !




Les papys font de la résistance
Le doyen de la course, Loïck Peyron et ses 59 ans et demi, n’est de fait venu se mesurer que lorsque le support changeait : en 1980, il débute sur un half-tonner de série (Rush Régate) et termine 28ème ; en 1986, il s’essaye au prototype et finit 4ème ; en 1990, il découvre le premier monotype Figaro Bénéteau (12ème) et revient en 2003 pour tester son remplaçant, le Figaro Bénéteau 2 (6ème). Quoi de plus normal que de venir s’immerger au sein de cette flotte de 47 bateaux cette saison ?

À ces côtés, Alain Gautier (57 ans) fut l’un des plus jeunes skippers en 1980 lors de sa première participation (40ème). Et il lui a fallu attendre dix éditions pour enfin être couronné en 1989, dernière année des half-tonners. Pour autant, le Lorientais qui allait remporter la deuxième édition du Vendée Globe en 1992, n’a jamais lâché cette course pourtant reconnue comme étant la plus exigeante en solitaire. Et après le Figaro Bénéteau, il revient en 2003 avec son successeur le Figaro Bénéteau 2, pour se faire coiffer lors de l’ultime étape devant Saint-Nazaire de treize secondes au classement général ! Alors après deux autres essais en 2014 et 2015, le voilà de retour aux affaires pour fêter ses trente années de course depuis sa victoire de 1989…


La toute première fois…
Dans un autre registre, Michel Desjoyeaux (54 ans le 17 juillet prochain) revient aussi se confronter aux jeunes loups, aux habitués du format et aux spécialistes du circuit. Un challenge pour le triple vainqueur de La Solitaire (1992, 1998, 2007) qui s’est consacré pendant longtemps au monocoque IMOCA (double vainqueur du Vendée Globe) et au multicoque ORMA (vainqueur de la Route du Rhum 2002 et de la transat anglaise 2004). Avec un support qui ressemble étrangement à un petit monocoque de 60 pieds doté de foils… Il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur ce Figaro Bénéteau 3 et le « professeur » adore cette phase de Recherche & Développement !

Enfin que dire du quatrième quinqua, Gildas Morvan (51 ans le 31 juillet prochain) qui cumule le plus grand nombre de participations de toute la flotte. Le géant de Landeda s’élancera dimanche 2 juin devant Pornichet pour la 22ème fois sur cette course ! Après deux années « sabbatiques » consacrées au commercial. Cet afficionado invétéré de La Solitaire URGO Le Figaro ne l’a jamais remporté mais a tout de même dans son escarcelle, six victoires d’étape et quatre podiums…

Gageons que ce quatuor qui pose avec humilité ses atouts et ses arguments à Nantes, aura de quoi s’exprimer sur ces quatre étapes, alternant le grand large et le côtier, où toutes les secondes comptent. Avec en sus des étapes longues, donc fatigantes, et des terrains de jeu bien connus de ces impétrants. Quand une nouvelle « star war » naît, ce sont souvent les plus sages qui s’imposent…







Michel Desjoyeaux (Lumibird) :


« Je vais avoir 54 ans en juillet : on va pouvoir faire un club des « quinquas » avec Alain (Gautier), Loïck (Peyron) et Gildas (Morvan) ! Et j’ai fait ma première Solitaire du Figaro à 25 ans. Mais cette année, je crois qu’il y a un niveau très homogène avec plus de la moitié de la flotte capable de remporter le classement final… En 1990, c’était une saison de défrichage d’un nouveau bateau monotype. À l’époque, il n’y avait pas de traceur ou de GPS et toute l’électronique que nous avons maintenant à bord. Et en 1992, nous n’étions que deux à embarquer un fac-similé météo… ce qui a contribué à ma victoire d’ailleurs. Mais c’était encore de la navigation « à l’ancienne » par rapport à ce qui se fait aujourd’hui ! »









Loïck Peyron (Action pour l’enfance) :

« D’accord, je suis le doyen de la course avec mes 59 ans et demi… Mais je ne « reviens » pas vraiment dans la mesure où je n’ai jamais été présent sur le circuit avec régularité, a contrario de Gildas Morvan qui va entamer sa 22ème participation ! J’ai eu la chance de naviguer sur d’autres supports, pour d’autres types de course. Car ce que j’aime bien, ce sont les premières fois… Ce nouveau support est pas mal, il est marrant ! Plus léger, plus physique, plus exigeant, plus compliqué. Mais je ne suis pas une référence sur le circuit. La dernière fois que j’ai fait du Figaro, c’était il y a quinze ans ! »







 


La Solitaire URGO-LE FIGARO 2019

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