Transat Jacques VABRE 2019 : 2 NOVEMBRE 2019 7ème Jour de course  @TransatJV_fr #TransatJV
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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | Transat Jacques VABRE 2019  Vu 46794 fois
Article N°23388

Transat Jacques VABRE 2019 : 2 NOVEMBRE 2019 7ème Jour de course @TransatJV_fr #TransatJV

Alors que les trois Multi50 et onze premiers IMOCA voltigent dans l’alizé au large des Canaries, les retardataires et premiers Class40 glissent à l’approche ou dans la zone de hautes pressions. Après une pause hier, les écarts vont à nouveau augmenter tout au long de la journée avant de se stabiliser demain lorsque toute la flotte naviguera dans le même système météo. Pour les Class40, ce week-end sonne aussi comme la fin d’une navigation au près serré qui aura duré plus de cinq jours. En tee-shirt, la tête dans les étoiles et poussés par les éléments, les concurrents vont entamer l’acte 2 de cette 14ème Route du café.

Multi50 : La valse des leaders

Après la prise de commandement de Primonial hier, c’est Groupe GCA Mille et un sourires qui pointe en tête ce matin. Si l’on pouvait craindre avant le départ du Havre que le plateau maigrelet nuise à l’intérêt de la course des trimarans, force est de constater que la régate est superbe et de haut niveau entre ces trois-là. 

En exploitant vers le sud une variation d’alizé hier, Gilles Lamiré et Antoine Carpentier ont brûlé la politesse à leurs concurrents avec lesquels ils ont navigué à vue plus de 36 heures. « A bord, c’est stressant mais à terre, ça doit être passionnant à suivre !» plaisantait ce matin Antoine Carpentier. « On a quand même pu se reposer cette nuit car celle d’avant, nous avions un problème d’électronique. Sans mode vent sur le pilote, il a fallu se relayer à la barre toue la nuit … » Groupe GCA Mille et un sourires doit surveiller Primonial dans son ouest mais aussi  Solidaires en Peloton ARSEP qui leur a faussé compagnie en milieu d’après-midi. Thibaut Vauchel-Camus et Fédéric Duthil sont passés entre Ténériffe et Gran Canaria où le vent est fortement canalisé sans être pénalisés à la sortie par le dévent des îles. Ils en ressortent deuxième ce matin. « On est assez dubitatif sur leur choix de route poursuivait Antoine Carpentier. « Sur les fichiers, l’alizé doit mollir sans vraiment basculer dans les prochains jours. On verra comment ils arrivent à se recaler dans l’ouest ». Car la prochaine étape est bel et bien l’entrée dans le Pot au noir. Pour bien se positionner en cette saison, les concurrents doivent viser à l’est de l’archipel du Cap Vert, encore distant de 1000 milles… 


470 milles avalés depuis 24h pour le tandem Gilles Lamiré/Antoine Carpentier sur Groupe GCA – Milles et un sourires, avec une vitesse moyenne de près de 20 nœuds, et 25 nœuds ce soir à 250 milles de l’archipel du cap Vert. Ca bombarde ! L’écart se creuse au classement par rapport à la route directe avec 30 milles d’avance sur Primonial et 60 milles sur Solidaire En Peloton – ARSEP. Décalés en latéral, avec chacun des trajectoires qu’ils vont devoir faire obliquer vers l’ouest un jour ou l’autre, les trois équipages ne boudent pas leur plaisir, comme le dit Matthieu Souben à bord de Primonial : « C’est du tout shuss dans les alizés ! ».

N’empêche que sur ce genre de bolide de 50 pieds, il faut bien s’accrocher. A la barre au maximum, les gars en veille sont sur le qui-vive en permanence. La coque au vent se lève, les safrans vibrent, le sillage est comme tranché au couteau. Du pilotage de haute voltige… Les Multi50 devraient atteindre le Pot-au-noir dans la journée de mardi. Pour l’heure, cette zone de convergence intertropicale et ses effets de vents erratiques, parfois forts et parfois mous, n’est pas encore très claire. Difficile de dire ce soir, à quelle sauce les premiers de la flotte des Mutli50 vont être croqués ! Dans moins de trois jours, ils devraient naviguer dans la marmite.

Du côté des Imoca de tête, la nuit va être stratégique. Ca empanne (changement de côté vent arrière) dans tous les sens pour s’extirper du long dévent de l’archipel volcanique des Canaries. 323 milles en 24 heures pour le binôme de tête Beyou/Pratt sur Charal, ce n’est pas dingue mais sur ces allures très vent arrière, le foiler n’a aucun avantage, c’est le cerveau qui prime. Charal premier certes, mais les bateaux à dérive sont là, et prêts à attraper chaque morceau perdu. Dans la bonne ambiance et la régate à fond, on profite de ces alizés : « Ce soir c’est Tagine et crème au chocolat, avec un œil sur l’écran » raconte Yoann Richomme sur Apicil. On peut faire confiance à l’excellent double vainqueur de la Solitaire du Figaro.

Enfin, derrière, à bord de Groupe Setin (probablement celui qui aura le plus souffert de la dorsale anticyclonique synonyme de vent absent), ça redémarre !  Le pire du pire dans cette histoire revient à ceux qui avaient choisi l’ouest sitôt doublé la pointe de Bretagne ! Maître CoQ plafonne à 4 nœuds tandis que Advens For Cybersecurity avance à 11 nœuds, lui qui avait pris une route moins tranchée…

Du côté des Class40, Ian Lipinski et Adrien Hardy sur Crédit Mutuel affichent une avance de 12 milles sur Leyton et Aïna Enfance & Avenir, et constatent encore un peu plus que leur bateau à nez retroussé a une capacité hors normes à avaler les milles aux allures débridées : « C’est génial, il va vite, ne mouille pas, c’est un immense bonheur de naviguer sur ce bateau ».

Rappel :

Temps de référence Le Havre-Salvador de Bahia (2015)

Class40
Maxime Sorel/Antoine Carpentier, V and B : 17j 10h 44mn

Imoca
Jean Pierre Dick/Yann Eliès, St Michel Virbac : 13 jours 7 h 36 mn

Multi50
Lalou Roucayrol/Alex Pella, Arkema : 10 jours 19h 14 mn

 

Ils sont heureux les 53 équipages en mer de la 14e édition de Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre… enfin presque ! Car si les conditions de navigation demeurent plus clémentes, tous ne voient pas les mêmes vitesses au compteur. Les premiers foncent pleine balle en approche de la longitude du Cap Vert, tandis qu’une grosse partie des IMOCA et des Class40 butent dans cette dorsale capricieuse, cette zone sans vent juste en dessous de Madère. Les écarts deviennent conséquents (550 milles entre le premier et le dernier IMOCA, et près de 300 milles chez les Class40). Mais, on sait bien que sur la Route du café, tant que le Pot-au-noir n’est pas traversé, tout peut arriver. Vitesse et stratégies se mettent en place pour atteindre la zone de convergence intertropicale.

Class40 : négocier Madère

La flotte des 22 Class40 étalée sur près de 300 milles ce soir, entre le dernier Terre Exotique et le premier, Crédit Mutuel, navigue entre le cap Saint-Vincent et Madère dans des conditions qui s’améliorent nettement. « Le soleil est enfin de retour. On apprécie d'autant plus qu'il est grand temps de faire sécher l'intérieur du bateau et les vêtements ! L'intérieur ressemble à un véritable étendoir » écrit depuis le bord de Prendre la mer Agir pour la forêt, Mathieu Claveau. Enfin, les bateaux naviguent bride abattue vers des cieux meilleurs où les bateaux seront bientôt portés par le vent arrière… Mais avant d’atteindre les alizés, il va falloir négocier l’île portugaise de Madère et son volcan culminant à 1 800 m d’altitude, puis dans la foulée la fameuse dorsale, cette zone sans vent que redoutent les marins. « Nous sommes plutôt dans un bon timing pour passer la dorsale sans trop d’encombres. Nous serons ce soir à Madère, on va voir comment on négocie l’île. Il ne faut pas perdre notre décalage ouest. » expliquait ce midi à la vacation Fabien Delahaye sur Leyton, au coude à coude avec Aïna Enfance & Avenir, totalement éberlué par la vitesse du scow Crédit Mutuel en tête depuis ce matin et qui creuse l’écart avec plus de 15 milles d’avance ce soir ! 150 milles de décalage sont à noter entre les premiers à l’ouest et le trio dans l’est (Made in Midi, Crosscall Chamonix Mont-Blanc et Linkt). La dorsale devrait dessiner une vraie hiérarchie dès demain…  

Multi50 : incurver vers l’ouest

Ca tartine avec des pointes à 28 nœuds au grand large de Dakhla… La vacation de midi avec Thibaut Vauchel-Camus sur Solidaires En Peloton – ARSEP avait quelque chose de surréaliste, rythmée par les sifflements et les bruits brutaux liés à la vitesse du bateau et aux paquets de mer. « On a actuellement entre 20 et 25 nœuds de vent, une mer un peu courte, l’ambiance est très humide. Nous avançons entre 20 et 28 nœuds. Nous sommes passés à l’intérieur des Canaries, mais maintenant, c’est plus compliqué à cause du Pot-au-noir à aller chercher. Là, on attend un petit créneau pour refaire de l’ouest et réduire le latéral. On se voit au Pot-au-noir dans trois jours… » expliquait Thibaut ce midi. Leur choix est simple : ils ne voulaient pas recroiser derrière Groupe GCA – Mille et un sourires et Primonial. Ils ont tenté le coup, mais il va en effet bien falloir faire cap à l’ouest… L’énorme duel depuis le large de Gibraltar se poursuit entre les deux tandems Lamiré/Carpentier et Rogues/Souben décalés en latéral de près de 60 milles maintenant avec un écart sur la route directe de 3 petits milles. Primonial joue le décalage ouest, il a bien raison. Course de vitesse et quelques empannages à placer sont au programme des 3 Mulit50 pour rejoindre la Zone de Convergence Intertropicale mardi prochain.

IMOCA : deux flottes désormais...

La dorsale (zone de vents faibles et erratiques) a littéralement coupé en deux la flotte des IMOCA. Les plus à la peine ont été Manu Cousin et Gildas Morvan sur Groupe Setin qui commencent ce soir à peine à s’en sortir. « La dorsale à l'endroit où l'on se trouve fait environ 200 milles de large, c'est long à traverser sans vent surtout quand cette bande descend en même temps que vous.... Une seule chose à faire : régler au mieux notre bateau qui remue dans tous les sens avec les voiles qui claquent à chaque vague » écrivait Manu ce matin après une nuit blanche. Le duo est désormais à 160 milles derrière Attanasio et Marsset (Pure). Charal conserve ce soir la tête du classement des IMOCA, 46 milles devant Apivia. La stratégie bat son plein dans le sud-ouest des îles Canaries pour parer le dévent important des hauts volcans. Empannages et petits décalages vers l’ouest sont légions pour cette première partie de la flotte qui se tient en 230 milles de Charal jusqu’à Pure. Au nord, à l’entrée de la dorsale, entre l’équipage le plus à l’ouest (Maître CoQ) et le plus à l’est (Campagne de France) il y 490 milles ! Une gigantesque ligne de départ au large du Maroc. Et du côté de l’ouest, les vitesses sont très faibles : de 3 à 6 nœuds pas plus. Il va y avoir des écarts considérables avant l’arrivée dans le Pot-au-noir avec le groupe de tête.

Rappel :

5 abandons en Class40 (Lamotte-Module Création, Beijaflore, Kiho, SOS Méditerranée, Entraide Marine – ADOSM)

Avaries :

MASCF (Imoca) en réparation à Lorient

Equipe de voile Parkinson (Class40) va faire escale à Madère pour réparer le support de son hydrogénérateur. 

 

Le ciel et la mer changent de couleur en allant vers le sud. D’un gris comme le ciel le long des côtes portugaises, elle devient bleu profond. Et les compagnons de route, oiseaux et cétacés ne sont plus les mêmes depuis le golfe de Gascogne. Il y a deux jours au moment de dégolfer, Catherine Pourre (Class40 Eärendil) nous écrivait ce message : « Nous avons traversé un grand banc de poissons, car nous étions entourés d'une bonne centaine d'oiseaux, peut-être plus, qui tournoyaient en bandes partout autour du bateau. Je crois bien que c'est la première fois que je vois une telle quantité d'oiseaux réunis en mer. J’ai pensé au film les Oiseaux d’Hitchcock !».

Si les skippers sont concentrés sur les réglages, les manœuvres et passent près de 4 heures par jour à la table à cartes, l’observation du ciel et de la mer font partie des fondamentaux. La modernité ne remplacera jamais l’acuité des sens. Ian Lipinski et Adrien Hardy en ont d’ailleurs fait les frais hier soir : « Après avoir regardé les fichiers, nous fonçons à l'avant pour faire la manœuvre, a peine terminée, le vent est remonté aussitôt à 30 nœuds, on s'est bien fait avoir car un rapide coup d'œil à l'horizon aurait permis de voir le front arriver... Ca commence à être le problème : à force d'être tous centrés sur nos écrans, on oublie l'essentiel de nos sens ! ».

Trouver des informations dans le ciel et sur la mer pour toujours avancer plus vite, et soudain tomber sur un cétacé, un banc de poissons, une nuée d’oiseaux. C’est la magie de la mer. « J’ai vu un dos de cétacé il y a deux jours, à la nuit tombante. On a eu beaucoup d’oiseaux du large, hier, c’était beau, dans le même temps, il avait un contraste entre les orages et les éclairs, et la Grande Ourse. C’est la vraie belle nature ! » racontait ce midi à la vacation Renaud Courbon (Class40 A chacun son Everest), ivre de bonheur d’être en mer.

Certaines espèces solitaires parfois se posent sur un bateau, le temps de récupérer puis de repartir vers d’autres horizons. Ainsi, il n’est pas si rare d’accueillir en mer, un pigeon, ou comme Alexia Barrier et Joan Mulloy (Imoca 4MyPlanet) un rouge-gorge le temps de quelques heures, parfois plusieurs jours.

Dauphins, baleines, poissons volants, frégates, sternes ou autres oiseaux océaniques, les rencontres ne sont pas rares sur l’océan. Elles pimentent le quotidien des équipages. Elles sont aussi annonciatrices d’îles toutes proches, de l’arrivée des alizés. Ce matin, Antoine Carpentier disait avoir vu une tortue. Pour les marins, le poisson volant est annonciateur de la navigation dans les alizés. « On en a vu un tout petit ce matin, je dirais que c’était plutôt un lançon volant, il faisait 3,5 cm ! » confiait Halvard Mabire ce midi sur son Imoca Campagne de France, au large des côtes marocaines, étrave pointée vers l’archipel des Canaries.

Puffins, sternes, frégates, pétrels, mouettes tridactyles font partie de ces espèces océaniques croisées au grand large. Ces rencontres en mer, même en compétition, restent toujours des moments magiques qui rendent la Route du café encore plus savoureuse…




IMOCA : Fin du premier acte ce soir

Les IMOCA qui avaient tenté leur option ouest sont rentrés dans la dorsale cette nuit. Lorsqu’ils en sortiront cet après-midi ou dans la soirée, toute la flotte naviguera enfin dans le même système météo après le grand écart des cinq premiers jours. Et contrairement à ce que l’on pouvait penser hier au vu des cartes météo, les tenants de l’ouest, Maître CoQ en tête, ont l’air nettement moins ralentis dans les hautes pressions ce matin. Ils glissent plus vite que le groupe emmené par Groupe Sétin au nord de Madère et dans lequel on retrouve Time for Oceans, La Fabrique, La Mie Câline Artisans Artipôle ou encore Campagne de France. C’est donc un regroupement général qui s’annonce pour une dizaine de bateaux, comme un nouveau départ. Au sortir des hautes pressions, leur retard sur le peloton de tête devrait avoisiner les 300 milles (il est de 240 pour Maitre CoQ ce matin) mais il y aura du jeu jusqu’au bout et pas mal de modifications de classements à attendre entre la cinquième et la vingtième place.

Devant, les leaders virevoltent dans l’alizé qui a un peu baissé d’intensité mais reste encore bien installé au large des Canaries. Charal et Apivia se sont un peu détachés de leurs poursuivants directs, avec un avantage assez net pour le bateau noir qui fonce tête baissée, en témoigne le spectaculaire dépassement d’Apivia envoyée hier par Yann Eliès en vidéo. Jérémie Beyou et Christopher Pratt n’économisent ni leurs foils ni leur énergie, multipliant les manoeuvres pour gagner au sud-ouest, bien conscients que l’ordre d’entrée dans le Pot au noir la semaine prochaine se joue à chaque bascule. Moins percutants au près le long du Portugal, ils semblent un cran au-dessus de leur concurrent et font parler leur culture du foiling.

 

Class40 : Placement rentable chez Crédit Mutuel

Rien n’est jamais perdu ni acquis en course au large. Le décalage nord puis ouest qui avait cantonné Crédit Mutuel entre la cinquième et la dixième place depuis quelques jours est en train de payer. Toute la journée d’hier, Ian Lipinski et Adrien Hardy ont passé la surmultipliée sur leur nouveau Class40 à étrave ronde. Navigant exactement un noeud plus vite (10% !) que Leyton et Enfance et Avenir, ils ont pris la tête ce matin et savourent l’épisode…  « On a sans doute un peu plus de vent et de liberté dans notre trajectoire. Notre décalage était un placement de long terme. C’est satisfaisant et surtout, c’est une toute autre navigation qui commence, la fin d’un tronçon, le début d’un autre. On va naviguer enfin le nez dehors, avec les éléments, c’est beaucoup plus sympa ! » 

Comme toute la tête de flotte des Class40, Ian et Adrien vont commencer à ralentir en fin de journée à l’approche des hautes pressions pour redémarrer dans l’alizé sans doute demain soir. Toute la question est de savoir si le scénario qui se déroule actuellement chez les IMOCA va se dupliquer. Car chez les Class40 aussi, le décalage latéral est important : plus de 160 milles séparent Crédit Mutuel de Crosscall Chamonix Mont blanc, Class40 le plus à l’est qui navigue bord à bord avec Made In Midi.

 

Rappel : IIs sont actuellement 22 dans la catégorie des Class40 à naviguer vers Salvador de Bahia. Quatre duos ont abandonné officiellement (Kiho, Beijaflore, Lamotte Module Création et SOS Méditerranée) et Entraide Marine ADOSM rejoint Cascaïs au Portugal sous gréement de fortune suite à son démâtage d’hier.

 

METEO pour la 7ème Journée

A 1000 milles environ du Pot-au-noir, les leaders soignent leur trajectoire pour gagner vers l’ouest où la zone de convergence inter-tropicale est réputée moins épaisse en cette saison. Mais dans un alizé de Nord Est assez stable, les voilà plein vent arrière et il convient de bien choisir ses bords de pportant. Une descente en escalier parfaitement maîtrisée pour l’instant par Groupe GCA Mille et un sourires ainsi que Charal. Pour les retardataires en IMOCA et les premiers Class40, il faut d’abord gagner son ticket d’entrée dans l’alizé. Ceux qui l’oblitèrent à l’ouest auront un avantage décisif  une fois touché les vents portants.

Sur un plan stratégique, cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est vraiment passionnante. Une magnifique glissade en Manche, puis une dispersion encore jamais vue sur le proche Atlantique en quatorze éditions, et voilà la flotte qui se recompose à tous les étages : Valse des leaders en Multi50 et en Class40, retour dans le jeu en milieu de peloton des partisans de l’ouest en IMOCA, accélération de la tête de flotte qui creuse au fil des milles,… Bien malin qui pourrait donner la hiérarchie réelle des troupes à l’entrée du Pot au Noir (en rouge sur la carte ci dessous).

Car ce sera bien le juge de paix de cette Route du Café. Une fois franchie cette zone où la rencontre des alizés de chaque hémisphère forme un grand nulle part, le dernier tronçon vers Salvador de Bahia n’est certes pas une formalité, mais les places y sont plus dures à reprendre. « Aujourd’hui, le Pot-au-noir est un beau foutoir mais ça devrait s’arranger pour les leaders lundi ! » promet Richard Silvani de Météo France. Positionné  en théorie par 7° Nord et 27°30 Ouest, le meilleur point d’entée est encore loin sous le vent des concurrents, environ 1000 milles pour les leaders qui devraient l’atteindre dans la nuit de lundi à mardi. Ce qui suppose encore plusieurs recalages. dans l'ouest.

Alors que peut-il se passer ?

En Multi 50, la route de Solidaires en Peloton ARSEP est étonnante.  Thibault Vauchel-Camus ont-ils eu un souci technique qui les a empêché d’empanner avant les Canaries  pour repartir dans l’ouest ? Leur passage au milieu de l’archipel est-il assumé suite à un passage difficile de la dorsale ? Toujours est-il qu’il va leur falloir bien jouer les petites bascules pour gagner dans l’ouest et ne pas relacher la pression pour rester à hauteur de Groupe GCA mille sourires…. 

Chez les IMOCA, le match des leaders s’apparente à une course de vitesse pure. Dans ce domaine, Jérémie Beyou et Christopher Pratt mettent une énorme pression sur la flotte. Ils font preuve de la maîtrise du vol acquise lors des longues sessions d’entraînement cette année, marchent facilement  1,5 noeuds plus vite et creusent sur Apivia : De 10 milles cette nuit, leur avance est passée à 34 milles à 9 h 00. La flotte s’étire avec déjà 100 milles entre le premier et le 8ème IMOCA. A noter tout de même la résistance exceptionnelle des bateaux à dérives, Banque Populaire IX en tête (3ème devant le redoutable 11th Hour) ainsi qu’Apicil et Corum l’Epargne. Comme on s'y attendait, ces trois-là sont clairement au dessus du lot dans cette course dans la course. Le résultat aussi d’une prise de risque supérieure. Quand les foilers cherchent l’appui en loffant sous gennaker, les IMOCA à dérives glissent plus bas sous spi mais avec 400 mètres carrés de nylon qui se baladent devant l’étrave, attention aux vracs !  A ces vitesses, ils coutent cher, comme en témoignait  Samantha Davies dans son message de la nuit. 

Derrière, le retour dans le jeu au niveau de la douzième place des partisans de l’ouest s’annonce passionnante. Les cinq concurrents emmenés par Yannick Bestaven et Roland Jourdain ne sont pas encore sortis des hautes pressions mais ils ont l'air de souffrir plutôt moins que Groupe Sétin à l'est. Même constat pour Thomas Ruyant et Antoine Koch qui signent un beau retour sur leur foiler tout neuf. Le décalage de ce petit groupe va leur offrir un très bon angle dans l’alizé et leur retard de 150 milles sur Newrest Art Fenêtres ou Pure n’a rien de rédhibitoire à l’échelle des 3000 milles qui restent à couvrir…

En Class40, la donne est assez semblable. Crédit Mutuel, le plus à l’ouest, a pris la tête et on peut s’attendre à un match passionnant dans l’alizé entre les sept premiers qui se tiennent encore en 40 milles. Les Class40 d’ancienne génération comme Made in Midi risquent d’avoir du mal à tenir la cadence au portant musclé et le leader au Pot-au-noir sera aussi celui qui aura su conserver son jeu de voiles intact.




 

7ème JOUR de course : L'ACTUALITÉ DES EQUIPAGES
 

« On s’attendait à une nuit simple. C’est en tous cas ce que disaient nos fichiers météo mais c’était une grosse erreur. Le passage en approche de Madère est toujours aussi compliqué. Dans la nuit noire, avec un croissant de lune minuscule, on a été obligé de virer de bord pour éviter de tomber dans les pièges de Madère et ses vents erratiques. On ne se rend pas compte mais une île comme Madère, qui est très haute, perturbe le vent sur des kilomètres. Madère se mérite, on pensait grappiller des milles mais on en a perdu. Ceci dit, c’est plutôt agréable de passer ici et de manœuvrer sous le soleil. On est maintenant au portant, avec le vent dans le dos et ça va beaucoup plus vite. C’est bon pour le moral.

Après une semaine de course, on arrive à avoir des nouvelles des familles à terre. On reçoit même quelques photos des enfants déguisés pour Halloween. On suit très peu l’actualité, à part ce qui concerne la voile. Je garde un œil sur les résultats de l’UBB (Union Bordeaux Bègles) en Rugby et les Girondins de Bordeaux. Si possible, une fois à
terre, je regarderais le match entre le Pays de Galles et les All Blacks. A bord, Xav s’occupe de la musique et c’est plutôt sympa. On partage les repas ensemble et c’est un moment où on continue de parler vitesse et stratégie. Désormais, le soleil est là, le vent aussi.
A nous de jouer ! »
Cali


 

Catherine Pourre et Pietro Luciani rencontrent un problème de collerette de safran bâbord depuis le début de l'après-midi.

Ils prévoient de s’arrêter à Madère et voir combien de temps il faudra pour récupérer une pièce neuve et la changer.

Plus d'informations à venir...


 

Il est 5 h 15 du matin, petit tour d’horizon des voiles, du pont, lampe frontale vissée sur le front. Tout va bien ! Puis j’attaque mon tour de veille installé devant les instruments, un paquet de Beef Jerky, sorte de fines lamelles de bœuf séché et épicé, à portée de main. Réveil difficile ce matin. En quittant mon rêve il m'a fallu du temps pour comprendre que le bruit que j'entendais était le frôlement de l'eau sur la coque. Ah oui c'est vrai, je suis à bord d'un Class40 direction le Brésil. Comme quoi, un rêve peut en cacher un autre ! La nuit est plus calme, le vent est retombé à 18/20 nœuds et nous avançons à 10 nœuds. Dehors l'obscurité est totale. C'est comme si le bateau dansait, en suspension dans le vide, animé de mouvements saccadés, nous crachant au visage l'eau salée d'une mer que l'on ne voit pas. Cette sensation magique a tendance à nous éloigner de toute réalité. Moins magique est le démâtage d’Estelle et Charles-Louis sur Entraide Marine-ADOSM. Ils font route vers Lisbonne. J'espère pour eux qu'ils ont pu récupérer le mât et la bôme pour se faire un gréement de fortune, car avec 120 litres de gasoil, ils ne pourront pas étaler les 350 milles qui les sépare de leur point d’arrivée. 

 

J'ai l'impression qu'il piaule sévère sur la pointe armoricaine et dans le Golfe de Gascogne ? Ici c'est plutôt calme. Un peu trop d'ailleurs, même si ce n'est pas désagréable. Peut-être qu'aujourd'hui nous aurons droit au soleil, pour la première fois depuis le départ, car jusqu'à maintenant nous avons plutôt été dans quarante douze nuances de gris. Pour l'instant nous devinons à peu près où est notre bon astre, mais c'est encore complètement voilé.
Diverses petites bricoles à bord, mais dans l'ensemble ça va. C'est juste énervant de découvrir des "vices cachés", mais ce sont les affres des bateaux d'occasion au sujet desquels les vendeurs n'ont pas tout dit. Comme il n'y a pas eu beaucoup de piaule cet été et qu'aussi nous avons été contraints de passer pas mal de temps en chantier, il est assez normal que l'on découvre des trucs au fur et à mesure.
C'est d'ailleurs pour cela que c'est bien cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Nous savions dès le départ que nous ne pouvions pas vraiment jouer la performance, ce qui ne nous empêche tout de même pas de nous prendre au jeu de la compétition, mais en plus du plaisir de faire une belle transat nous y allions aussi pour apprendre le bateau et mettre en évidence la liste des travaux du chantier d'hiver, prévus juste après notre retour du Brésil par la mer.
Sans surprise, la "job list" s'allonge, et la commande au Père Noël de Miranda s'allonge aussi... Il va falloir une grande hotte j'ai l'impression. Afin que le Père Noël pense bien à elle, je dois dire d'ailleurs qu'elle est très sage et travaille beaucoup et très bien. Elle peut donc écrire sa lettre au Père Noël, normalement ça devrait le faire.

Je prends comme prétexte sa préparation au Vendée Globe et aux courses de la saison 2020, The Transat et New York Les Sables, qui sont aussi en solitaire, pour en faire le moins possible à bord et la laisser tout faire. Éventuellement, je tourne quand même un peu les manivelles de winchs de temps en temps, histoire de faire un peu d'exercice, mais pas à en péter une durite. Sinon je continue en mer mon boulot de préparateur en m'occupant des diverses petites bricoles. La boite à outils n'est jamais très loin, mais nous n'avons encore sorti ni perceuse, ni meuleuse, ni pompe à vide, ni outillage de stratification, ni même utilisé un tour ou une perceuse à colonne, ce qui est plutôt bon signe. En fait tout va plutôt bien côté bateau et jusqu'à maintenant nous n'avons à faire face qu'à des petits tracas minimes, beaucoup plus énervants que vraiment gênants ou graves. Mais moi j'aime bien que tout fonctionne.

Coté navigation, la route est quand même longue et pas si simple entre Le Havre et Salvador. Encore une fois nous assistons aussi à des phénomènes de "passage à niveau", à savoir que si on loupe le coche, on prend un train de retard. Bien qu'ayant l'habitude des trains un peu erratiques pour pratiquer de temps en temps la SNCF entre Paris et la Normandie (le moins souvent possible, vu comment ça fonctionne), ce n'est jamais très agréable de constater que le train d'avant le sien passe sans encombre, alors que celui dans lequel on est prend du retard pour les raisons les plus diverses (travaux sur la voie, dorsale anticyclonique, grève du vent ou du personnel, vache égarée sur la voie). On verra bien si le phénomène d'accordéon joue un peu au Pot-au-noir, mais on constate quand même souvent dans notre bas monde que les riches ont tendance à l'être de plus en plus. Donc les copains de devant semblent faire un peu le trou et nous n'avons malheureusement pas tellement d'autres alternatives que de compter sur un gros coup de Jarnac pour espérer se refaire la cerise. Mais peu importe, car si on met plus de temps qu'eux, on en profitera plus aussi.


Bonjour à tous,
tout va bien à bord d'Eärendil au début de ce 7ème jour de course. Nous sommes à 200 milles au nord de Madère, à 500 milles à l'ouest du détroit de Gibraltar. C'est un peu la guerre à bord en ce moment car nous sommes sous gennaker à 100° du vent et faisons de belles vitesses de 14 à 18 nœuds dans les accélérations. Le vent a commencé à tourner à l'ouest et nous sommes depuis hier après-midi au reaching.

En réalité, hier nous étions tranquilles sous trinquette au près quand le vent s'est mis à bien baisser à 17 nœuds et à tourner enfin d'une dizaine de degrés... C'est vrai, il y en avait marre du près. On a donc renvoyé le solent, enlevé le dernier ris dans la grand-voile et roule Raoul ! Quand Eole en a décidé autrement... On s'est retrouvé comme la veille en quelques minutes dans du vent de 28 - 30 nœuds. Alors tant pis on a gardé le solent et on a abattu d'une bonne dizaine de degrés, sinon plus, par moment pour profiter de l'aubaine et faire des moyennes de 13-14 nœuds. Visiblement cette zone d'air plus fort nous était réservée à nous et Banque du Léman, notre voisin de palier, alors que tous les autres bateaux restaient gentiment sur leurs trajectoires et moyennes précédentes. Ca a duré pendant 5 heures et nous a permis de refaire une partie de la distance au pack de tête Aina et Leyton.
A l'issue de cet épisode, on a repris notre cap plein Sud alors que Banque du Léman continuait sur sa lancée. Les choses sont revenues plus calmes en fin de soirée et le vent n'a pas été trés fort cette nuit. Le ciel était étincelant d'étoiles. Sur le coup de 5 h TU ce matin, après avoir repris un fichier, on s'est décidé à hisser le gennak. Les vitesses moyennes en ont été grandement améliorées, mais un peu au dépens du cap. Nous glissons un peu plus que voulu, mais le gain en vitesse est appréciable et de toutes façons, nos petits camarades y sont tous passés (sauf peut-être Aina ?? Qu'arrive-t-il à notre ami ?) Le vent est à nouveau monté : on a eu encore jusqu'à 24 nœuds ce matin. Il est très variable en force et en direction, mais on peut dire qu'on a 20-22 nœuds en moyenne et on fait du 185° en cap moyen à 95 - 100° du vent. Ca va ! On a bien dormi, on s'est reposé pendant le près, le reaching demande un peu plus d'attention mais on est bien. On discute pas mal pour être économe en manoeuvres : d'une part, c'est fatigant et d'autre part, c'est là ou on peut casser quelque chose ! Alors on essaie de rester raisonnablement prudent sans rien lâcher.

Sur ce, à demain 

Catherine et Pietro


 

Bonjour à tout le monde et bon week-end !

Petite réflexion du samedi matin après une nuit blanche et difficile...

Ce n'est pas la fête pour nous ce matin, même si tout va très bien humainement et techniquement à bord....

On n'a pas vraiment pris le temps de dormir cette nuit car jusqu'à minuit, on était sous spi depuis la fin d'après-midi avec 18 nœuds de vent et on pensait avoir passé cette dorsale anticyclonique qui nous barrait la route pour rejoindre cette bande plus ventée qui se trouve juste sous notre position et donc pouvoir s'échapper (même avec un petit décalage) avec les copains de devant.... Mais c'était sans compter sur la perversité des dieux des fichiers météo en qui nous avons cru...... mais en fait non...!!
Depuis 1H00 du matin TU (2H HF) le vent n'a eu de cesse de descendre gentiment à 18 puis 15 puis 10 nœuds pour enfin disparaître totalement... Ce qui nous a obligé à remettre le spi d'où il venait, en soute, ressortir le J1 et reprendre les tout derniers fichiers météo sortis pour comprendre pourquoi le vent qui nous était promis quelques heures avant nous laissait tomber aussi lâchement.... Ce vent que l'on avait eu tant de mal à atteindre (cette petite bande verte synonyme sur nos ordinateurs de vent un peu plus fort, contrairement à ce bleu que j'aime tant d'habitude mais qui là me dépite). Ce qui se passe, c'est que la dorsale anticyclonique descend avec nous et est en train de nous repasser dessus synonyme de pétole.... Et le pire, c'est que les copains qu'on avait réussi à laisser un peu plus haut vont descendre avec la bande verte qui reste au-dessus de nous, une bande verte au dessus, une en-dessous et nous dans le bleu..... En d'autres temps on aurait pu appeler ça.... "la tenaille", clin d'œil cinématographique;-).

La dorsale à l'endroit où l'on se trouve fait environ 200 milles de large, c'est long à traverser sans vent surtout quand cette bande descend en même temps que vous.... En fait, on est au mauvais endroit au mauvais moment ! Du coup, une seule chose à faire : régler au mieux notre bateau qui remue dans tous les sens dont les voiles claquent à chaque vague en attendant le retour du vent... Ce sera sûrement synonyme d'ailleurs du retour des copains de l'étage du dessus... En clair, on reprend un nouveau départ mais en laissant s'échapper ceux du dessous... Ca s'est joué à ça...  On le sait, les petits rien font parfois toute la différence ! 

Rien n'est terminé, la route est encore bien longue et le pot-au-noir encore devant nous... Espérons être plus vernis ou plus inspirés...

Les compétiteurs que nous sommes avec Gildas, sommes un peu énervés mais en relativisant, on se dit qu'on est bien là, il commence vraiment à faire bon, la mer est belle (presque trop) ;-) et on a le privilège de courir sur ces bateaux incroyables...

Alors, on va attendre le retour du vent, continuer à nous battre comme depuis le début, ne rien lâcher pour tenter une nouvelle échappée ;-).

En attendant, on vous souhaite à toutes et tous un très bon week-end (soyez prudents car pour le coup,  il y a beaucoup de vent de prévu ce week-end à la maison)..

A très vite

Biz de Manu et Gildas sur Groupe Sétin.

Manu

 

Bonjour. 

Début de navigation engagé dans les Alizés. Une fois sortis de l’influence des hautes pressions, nous avons trouvé un alizé soutenu. C’est sans cesse le même cycle fou : le bateau accélère sur son foil, décolle, puis plante dans la vague, avant de repartir de plus belle. Nous vivons à quatre pattes à bord et le pont est sans cesse balayé par un puissant torrent. Ce matin, nous avons eu un peu de répit avec une zone de vent plus faible, mais il fut de courte durée : nous descendons vers les Canaries pour profiter de l’accélération du vent le long des îles.

Bonne journée !

Fabrice et Eric

 

Salut à tous !

Ça va bien à bord. Aucun souci. On est sous grand-voile haute et solent. Et on attend la rotation pour envoyer le code 0. Vu que la météo est variable, on a décidé de notre stratégie principale avec Fred : aller au Brésil le plus vite possible !
Il fait beau et c'est super top de barrer !
On passe en mode : attaque !
À bientôt dans l’bateau...
Martin


 

Bonjour,

Depuis hier en fin d'après-midi, nous ne faisons plus de près !!! Le vent a tourné et nous avons pu choquer les écoutes... Le vent est au travers, ca glisse mieux, ce ne sont pas encore les supers surfs sous spi, mais c'est mieux que le près... La vie est plus confortable, ca tape moins, le bateau souffre moins et nous aussi...

C'est parti pour une heure de météo, puis p'tit déj' à suivre...

Très bonne Journée.

JB

PS : bon anniversaire Maman!!!!

 

Cette nuit on a fait du sport ! Un passage de La Palma avec des empannages chauds dans 33nd et jusqu’à presque 40 nœuds de vent dans l’accélération à côté de l’île. Comme vous pouvez imaginer c’était sportif, avec une petite figure de style pour animer notre nuit espagnole ! Plus de peur que mal ! Enervant de perdre tout ce que l’on a gagné avec une petite « vrac » mais il faut toujours tout tenter pour apprendre ! Maintenant on est sortie et le bateau est rangé (mais humide!) et on récupère tous les calories dépensées pendant la nuit....


 

Coucou la Terre !
Enfin la bascule est arrivée !! Autant dire qu’on l’aura tous mérité ! La mer n'est pas encore ordonnée, Edenred saute et retombe violemment mais cette sensation de glisse est enfin là ! On a été obligé d'affaler la GV car les boitiers de lattes desserraient, pas grave mais à faire. On a touché la bascule un peu après les copains et nous avons perdu quelques miles. On voit bien que la hiérarchie des bateaux de dernière génération commence à prendre forme, à chaque classement on regarde les vitesses et le delta commence à compter ! La position allongée a vraiment été la meilleure ces derniers jours, sinon tu es mal partout ! Se faire à manger est une petite galère, quand à faire l'indispensable, une mission ! Cela ne nous empêche pas d'être en pleine forme et de bien se marrer avec Basile en comparant nos playlists ! On est heureux en mer et ça se ressent. Le vent est assez instable, il faut régler pas mal, on sent que la température augmente peu à peu mais c'est toujours aussi humide.
Bon we à tous !
Les Edenred's boys

 

Voici quelques nouvelles du bord, en route plein sud à la hauteur de Lisbonne, sous trinquette et 1 ris, 20/30nds de vent. Nous venons enfin d'attraper la bascule du vent à l'ouest. Depuis notre départ d'Ouessant, c'était l'objectif et le temps a été long pour trouver cette sortie. Ce matin le vent a mollit comme prévu sur les fichiers GRIB et j'étais impatient de renvoyer de la toile en envoyant le génois. Les modèles annoncent un vent qui mollit, l'électronique du bord donne la même tendance. Après quelques hésitations, nous fonçons à l'avant pour faire la manœuvre. A peine terminée, le vent est remonté aussitôt à 30nds, on s'est bien fait avoir car un rapide coup d'œil à l'horizon aurait permis de voir le front arriver... Ça commence à être le problème : à force d'être tous centrés sur nos écrans, on oublie l'essentiel de nos sens ! Les outils météo d'aujourd'hui sont vraiment impressionnants : grâce au logiciel SQUID, on peut récupérer une image satellite de notre zone prise seulement 15' avant pour nous permettre de voir au-delà de l'horizon et anticiper les grains. Les manœuvres se sont enchaînées toute la journée pour s'adapter et nous sommes bien content de notre retour sur les premiers.
La suite s'annonce différente avec du vent portant et des conditions plus calmes.
Ian est occupé à nettoyer une légère fuite de gasoil dans le compartiment arrière. Le dessal a desamorcé ce matin, il  faudra démonter quelques tuyaux pour remettre ça en marche et avoir de l'eau douce. Pour le reste tout va bien, Crédit Mutuel est en parfait état pour continuer la descente à fond ! On se fait encore bien secouer et la vie à bord n'est pas confort, mais on est bien contents d'être en mer.
Déjà vendredi soir, on vous souhaite un bon we !

 

Quand les pompiers s’en mêlent !
La nuit a été inconfortable, 30 nds, bateau très gité. A chaque assaut de la mer sur la coque, le bruit est assourdissant. L'onde de choc est telle que l'on glisse hors de notre bannette. Début de nuit, le vent monte graduellement, finalement nous décidons d'enrouler le génois au profit de la trinquette. Mais celui-ci résiste, le vent est trop fort et le génois se déroule au fur et à mesure que nous nous épuisons à le rentrer ! Le garder en  place serait structurellement dangereux. Plus qu'une solution, abattre pour limiter la pression dans la voile.  Action rondement menée, le génois est enroulé, remplacé par la trinquette. Et c'est reparti de plus belle, direction le Sud.
Par souci de sécurité, je pars à l'avant du bateau bloquer la galette de l'enrouleur pour éviter un déroulement intempestif de notre chère voile. J'ai pu, à cette occasion, tester le haut à manchons étanche que l'on a ajusté avant de partir. Remarquable ! Progresser de nuit sur le pont dans une mer formée, arrosé en permanence par une lance à incendie digne des Pompiers de Paris, et bien ce n'est pas une sinécure ! Mais quand on en revient sec, c'est un réel confort !
Retour sur l'arrière du bateau et là ce sont les bouées couronne qui menace de quitter le bateau, rebelote et fin de la partie, Martin prends le relais, et pour moi c'est BANETTE !
1H30 plus tard, alarme incendie - encore les Pompiers de Paris ? - Ah non c'est notre réveil matin que l'on devrait appeler le réveil nuit !
Changement de quart, changement de rien du tout, la mer est toujours formée et le  bateau continu à taper... Une chose m'inquiète, la tension électrique des batteries a tendance à diminuer… Hors sans électricité, plus d'instrument et plus de pilote ! L'hydro-générateur ne nous fournit pas assez de courant. Martin me fait remarquer que la gite du bateau à tendance à faire ressortir les pales de l'eau d'où sa faible efficacité. L'inclinaison du bateau nous interdisant également l'usage du moteur, il va falloir être économe sur les dépenses électriques !  - SIRENE- Martin prend le relais.
Ce matin le vent a légèrement forci 30/35 nds, il était censé diminuer ?
Bref, une journée en mer sur la TJV !

 

A bord tout va bien, nous sommes extrêmement heureux de participer à cette course mythique en tant que plus jeune duo. Le moral va nettement mieux depuis que l'on a débridé et nous sommes surpris mais très fiers de la course que nous réalisons jusqu'à maintenant. Nous avons déja la chance de pouvoir dire : Dégolfer ! C'est fait ! Même si les conditions ont été plutôt clémentes. Maintenant, nous avons hâte de découvrir les fameux alizées et le Pot au Noir.

 

Avec ce qui ressemble à la fin d’une semaine grise aux nuits d’encre, le ciel est maintenant d’une parfaite clarté, constellé d’étoiles.

Nous essayons de franchir la dorsale des hautes pressions avec plus ou moins de réussite. Les choses avaient bien commencé avec le vent tournant à droite et passant au nord comme annoncé. Et soudain, la pression est retombée, la brise passée au sud ce qui ne fait carrément pas partie du plan initial et des prévisions météo ! 

A propos de météo, les organisateurs de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre (et tous les concurrents !) peuvent se féliciter d'avoir programmé le départ de la course le week end dernier et pas celui-ci…

Miranda, Campagne de France


 

 

La bouée au vent a été franchie ce matin, l'interminable bord de près semble être derrière nous maintenant ! Quelques instants après c'était la cavalcade, et comm  Jacky chan on a fait nous même nos cascades! (les initiés comprendront...) En tous cas ça fait du bien d'avoir pu lacher les chevaux et laisser notre Banque du Léman exprimer son potentiel, vidéo a suivre si on arrive à faire fonctionner nos fichus ports USB ou si on trouve du réseau demain soir a Madère. 

Ça commence à sentir le sud ici, les premiers poissons volants et les premières galernes portugaises montrent le bout de leur nez... mauvaise idee, j'avais profité des températures qui commencent timidement à monter pour enlever mes bottes pour la première fois depuis le départ ! Ammateurs de fromages affinés aux champinions bienvenus, les autres passsez votre chemin!

Sur cette belle image,   je vouus souhaite, terriens, une belle fin de nuit!

Valentin


 

Le décor s'adoucit, la vie à bord aussi : Le vent à tourné. Quelques degrés plus à l'ouest, les voiles légèrement choquées, c'est un, nœud de gagné. Madère est notre objectif du moment. Va-t-on passer à l'est à l'ouest, telle est la question ? ...

Ce soir je ne suis pas très inspirée pour vous écrire. En ce moment nous n'avons pas grand chose à raconter. Pas encore de poissons volants ni de douche sur le pont, les levés et couchés de soleil sont un peu ternes tant ce dernier se fait désirer. Voilà , il y a des jours comme ça ...

A demain!

La UP Sailing Team
Morgane et Rémi

 

La trace suprenante de Water Family depuis 4 h 30 ce matin avait de quoi interroger les lève-tôt... Joints par la direction de course, Benjamin Dutreux et Thomas Cardrin ne souffrent d’aucune avarie à bord de leur IMOCA Water family mais jouent un petit décalage dans l’ouest pour mieux se positionner au passage de Madère.

 

 

 

CLASSEMENT  CLASS40  du  2 novembre à 16H00

 

CLASSEMENT  IMOCA  du  2 novembre à 16H00

 

CLASSEMENT  MULTI50  du  2 novembre à 16H00

 


Transat Jacques VABRE

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